L'interprofession des semences et plants
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Angers multiplie les projets autour des jardins urbains

Juin 2016

À Angers, municipalité et habitants ont, depuis quelques années déjà, compris qu’agriculture et urbanisme pouvaient cohabiter harmonieusement. Aux coins des rues, au pied des immeubles, dans les jardins partagés, sur des GreenPods… les exemples fleurissent.

Au départ, comme dans bien d’autres agglomérations, à Angers, l’agriculture urbaine se cantonnait aux jardins ouvriers, installés à la périphérie de la ville. « Dans les années 2000, nous nous sommes dit que les habitants du Centre-ville avaient, eux aussi, le droit de pouvoir profiter d’un carré de jardin ou de potager au pied de leur immeuble ou sur un morceau de trottoir, explique Isabelle Le Manio, adjointe au Maire, chargée de l’environnement et des espaces verts. Depuis, les initiatives se sont multipliées avec un coup d’accélérateur ces deux dernières années ».

 

Des lieux de vie

L’agriculture urbaine se décline aujourd’hui sous de multiples facettes. Les modes de vie évoluent : beaucoup de citadins apprécient de pouvoir faire pousser quelques herbes aromatiques, des fleurs, de composter leurs déchets… ou tout simplement d’admirer des carrés de verdure en sillonnant les rues de la ville. Qu’ils soient familiaux, partagés ou minis, les jardins urbains ont plusieurs fonctions. « Donner aux habitants la fierté d’habiter un quartier, de l’entretenir, de le faire évoluer, poursuit-elle. En s’appropriant ces sites, les habitants en font des vrais lieux de vie. Les jardiniers locataires de parcelles cultivent des légumes parfois très variés, de leur pays d’origine pour certains, et les font découvrir à leurs voisins. » Chaque jardinier, amateur ou un peu plus chevronné, peut bénéficier des conseils d’un jardinier professionnel, employé par la mairie au sein de la maison de l’environnement.

« Donner aux habitants la fierté d’habiter un quartier »

Profiter du savoir-faire local

Isabelle Le Manio, chargée de l’environnement et des espaces verts

Un collectionneur de variétés anciennes de poiriers et de pommiers vient de faire don à la ville de 230 arbres. « Nous souhaitons en profiter pour faire d’Angers un conservatoire de ces variétés anciennes. La plantation se fera à l’automne dans les espaces publics et dans différents jardins de la ville ». Autre initiative : l’implantation de mini jardins sur les trottoirs. « La démarche est simple. Après demand et validation du projet, la mairie découpe l’enrobée au pied de la maison ou de l’immeuble du demandeur, prépare la fosse de plantation, fournit les végétaux – choisis par l’habitant – et apporte même des conseils pour l’entretien ». À charge ensuite pour le particulier d’arroser et d’entretenir son parterre defleurs. Depuis 2010, 250 Angevins ont franchi le pas.

Des chaussettes végétales pour les poteaux

Dernier projet en date : l’installation de « GreenPods ». Des « chaussettes » de couleur, installées sur les poteaux de stationnement et équipées de jardinières. Les commerçants ont été les premiers à les adopter. À eux ensuite de s’en occuper. Dans tous les quartiers où ces initiatives prennent forme, Isabelle Le Manio constate que les rues sont plus propres : chacun souhaitant peut-être préserver ces nouveaux aménagements et la beauté qui s’en dégage. « Un investissement rentable pour la municipalité », assure-t-elle.

Angers, une vitrine de l’horticulture

« Avec ses 150 000 habitants et ses 38 000 étudiants, Angers est une ville très dynamique, témoigne Christophe Béchu, maire de la ville. Notre volonté est de mettre en relation les écoles d’agriculture, les professionnels de l’horticulture, les jardiniers amateurs, les enfants, les touristes… autour d’un même projet : celui de l’agriculture urbaine. Au travers de l’association « Plante & Cité », créée dans le cadre de Végépolys, nous souhaitons mutualiser les informations et les compétences pour donner de nouvelles idées de créations aux jardiniers professionnels ».

Christophe Béchu, Maire d’Angers

EN CHIFFRES

Angers c’est :

  • 50 m2 d’espace vert par habitant
  • 1000 parcelles de jardins familiaux, sur 26 ha dont les 2/3 appartiennent à la mairie.
  • 2450 m2 de jardins de « pieds d’immeubles »
  • 250 mini jardins

 

CONTACT

Vincent Poupard, Délégation Ouest – Gnis