L'interprofession des semences et plants
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A Savigny-le-Temple, la victoire du zéro phyto total

Janvier 2019

Dans cette ville de 30 000 habitants de Seine-et-Marne, on n’a pas attendu le 1er janvier 2017, date d’application de la loi Labbé, dite « zéro phyto », pour se mettre au travail. Aujourd’hui, espaces verts, voirie et cimetières sont gérés à 100 % avec des solutions écologiques.

La transition énergétique à l’origine du zéro phyto ? La commune de Savigny-le-Temple l’a appliquée dès 2014. La suite logique de son engagement dans une démarche de respect durable de l’environnement et de l’adoption d’un Agenda 21 depuis 2010. Avec 220 hectares d’espaces verts et 112 kilomètres de voirie, la ville n’utilise plus aucun produit phyto. « Tout en gardant les mêmes surfaces avec les mêmes quantités de végétaux et le même effectif d’agents », se réjouit Romain Adjamidis-Vinot, directeur du centre technique municipal.

Un changement radical

Les process de travail pour l’ensemble des 40 agents de l’équipe ont radicalement changé : introduction de pratiques telles que le paillage, afin de limiter l’entretien des sols et la présence d’adventices ; surfaces engazonnées désormais maintenues en prairies naturelles ; fleurissement avec des plantes nécessitant peu d’arrosage et pas de traitement ; semis de plantes mellifères sur des surfaces auparavant tondues ; enherbement de l’ancien cimetière à l’aide de gazons adaptés au mélange terre-pierre des allées ; végétalisation du pourtour des concessions du nouveau cimetière ; pose de broyé provenant des déchets verts de la ville autour des arbres et sur les massifs… La liste est longue.

Du matériel adapté à chaque usage

Pour y parvenir, les agents ont repris la bonne vieille binette manuelle afin de désherber ce qui ne peut l’être autrement. Ailleurs, la ville a adapté son parc matériel aux différents usages : brûleurs à air chaud pulsé à 900 degrés pour les aires de jeux, les deux cimetières et le centre-ville ; fils d’eau et machines tractées équipées de brosses métalliques pour le contour du mobilier urbain et le bas des immeubles… Les citoyens ont même été sollicités pour entretenir eux-mêmes le bord des murs de leurs maisons.

Le rôle clé de la communication

Cette révolution agriculturale a bousculé les habitudes. Le terme « plantes indésirables » a remplacé celui de « mauvaises herbes », et les habitants ont été tenus au courant de toutes les évolutions : articles dans le journal local, réunions, mais aussi mise en place de ruches pour la pollinisation, d’hôtels à insectes, de refuges à mésanges… De quoi observer les bienfaits de la biodiversité.

Zéro phyto : La réponse de la filière semences

  • De nouvelles variétés offrant une résistance naturelle accrue aux maladies et à la sécheresse, exigeant moins d’entretien et à croissance rapide pour empêcher le développement d’espèces indésirables.
  • Des mélanges de fleurs et de plantes permettant de constituer prairies, jachères fleuries et espaces favorisant la biodiversité et la présence d’auxiliaires et de pollinisateurs.
  • Des contrôles assurant à l’utilisateur une semence indemne de maladies et dépourvue de graines d’espèces indésirables, difficiles à éliminer sans phyto.