L'interprofession des semences et plants
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Strasbourg, la biodiversité grandeur nature

Octobre 2017

Une solide connaissance du territoire, conjuguée à une approche transversale menée avec toutes les parties prenantes, a permis à Strasbourg de s’inscrire dans le top cinq des villes exemplaires en matière de biodiversité (1). La capacité à communiquer constitue l’autre versant d’une stratégie aujourd’hui planifiée pour 2016-2020 dans « Strasbourg grandeur nature ».

Suzanne Brolly; portraits; agent de l’eurométropole; environnement, écologie

Les changements d’orientation politique de la mairie n’ont en rien modifié le cap que s’était fixé la ville de Strasbourg en matière d’environnement. Dès 2007, les pesticides sont stoppés dans les espaces publics. En 2010, s’engage la déminéralisation des trottoirs, à l’appui d’un inventaire des zones perméables. « Les Strasbourgeois, qui avaient l’habitude d’une ville très propre, ont marqué quelques réserves », introduit Suzanne Brolly, chef de mission ville nature pour Strasbourg et l’Eurométropole.

Une Charte pour gagner des m2 pour la biodiversité

« Nous avons beaucoup communiqué et je pense que les lignes ont commencé à bouger. Il n’est pas possible de penser le zéro pesticide sans tenir compte des espaces verts en place et du choix des végétaux à cultiver », note-t-elle. En 2012, est lancée la charte « Tous unis pour plus de biodiversité ».« La rareté des surfaces pour créer des grands parcs urbains nous invite à intégrer la nature dans des micro espaces, chaque m² compte pour renforcer le maillage écologique du territoire. » La charte s’adresse aux gestionnaires professionnels : les collectivités, les entreprises, les bailleurs… Ils doivent respecter au moins six des douze actions favorables à la biodiversité,proposées. Ils sont aujourd’hui 76 à s’être engagés.

Les habitants jardinent sur l’espace public strasbourgeois.

S’adresser, en permanence, à tous les publics

Comment engager sur la durée une entité aussi vaste que l’Eurométropole ? « Tout tient dans la transversalité, admet Suzanne Brolly. Il faut s’adresser à l’ensemble des publics, bailleurs, services de la ville, élus, administrations, associations, habitants… Expliquer et ré-expliquer, ne jamais lâcher prise ! » Et travailler sur la cohérence. Mener une politique en faveur de la nature ne se résume pas à une fête annuelle. Elle implique de multiples actions, d’ampleur très diverse : veiller à assurer l’entretien des jardins dans les écoles pendant les vacances, former les services de la ville à travailler en concertation, favoriser les espaces de dialogue ou encore créer des outils pour accompagner le changement comme le guide « Plantons local ». Ce qui n’exclut pas la vigilance pour que le Plan local d’urbanisme intègre concrètement les volets environnement. « La ville continue à grandir. Nous devons aménager au mieux la nature pour garantir une fonctionnalité écologique du territoire et un mieux être des habitants. »

Associer toutes les parties prenantes

« Le plan Strasbourg grandeur nature 2016-2020 a été élaboré à partir d’une large concertation, conduite en 2015. Après une enquête auprès des Strasbourgeois, des ateliers projets ont réuni usagers, architectes, urbanistes, jardiniers, associations, sociologues. La nature en ville est clairement plébiscitée, reconnue comme un facteur de qualité de vie et de lien social. Elle constitue aussi une réponse face au changement climatique. Cette phase de concertation est essentielle pour que les habitants et les acteurs du territoire s’approprient le projet. »

(1) La ville de Strasbourg arrive en troisième position du Palmarès 2017 des villes les plus vertes de France, réalisé par l’Unep/Hortis et en cinquième position pour sa politique en matière de biodiversité