L'interprofession des semences et plants
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Sébastien Jumel, maire de Dieppe : « L’enherbement pour limiter les risques d’inondation »

Juillet 2017

Située en fond de vallée, encaissée entre deux plateaux, Dieppe est une ville entonnoir, sujette aux inondations. En cause, le ruissellement des eaux de pluie mais également la submersion marine lors des fortes marées. Pour limiter ce phénomène, la municipalité a décidé de faire de l’enherbement l’un des éléments de la prévention des risques.

Sébastien Jumel, maire de Dieppe

Quelle est la problématique de la ville de Dieppe ?

À l’horizon 2100, le niveau de la mer devrait monter d’un mètre. Comme de nombreuses villes littorales, Dieppe devrait être soumise à des inondations encore plus importantes. Tous nos axes de développement tiennent compte de cette problématique : pour préserver la sécurité de nos habitants mais aussi pour rester une ville attrayante pour les touristes, avec des eaux de baignage de qualité.

Quelles sont les actions déjà mises en place ?

La ville de Dieppe a engagé l’élaboration d’un schéma de gestion des eaux pluviales. L’installation de noues, fossés peu profonds végétalisés, permet de recueillir l’eau provisoirement avant son transfert vers un trop plein par exemple. La création de zones tampons est désormais obligatoire, y compris dans les nouveaux lotissements. D’autres actions sont conduites comme la gestion des eaux à la parcelle ou la création d’espaces verts peu gourmands en eau. Dans le centre-ville, les partenaires privés s’engagent aussi : aménagement paysager au-dessus de parkings, plantation d’herbes folles, de graminées…

Quels sont les autres projets prévus ?

La ville de demain se doit d’être résiliente et perméable, de par ses nouveaux aménagements. Nous cherchons ainsi à préserver nos trames vertes, implantées généralement sur le flan des coteaux afin de freiner le ruissellement en période d’orage et participer ainsi au stockage des eaux de pluie. Ces trames vertes sont actuellement inventoriées afin d’être intégrées au PLU.

Le choix des espèces pour les zones enherbées est donc capital. Comment se fait-il ?

D’un point de vue technique, nous cherchons à diversifier les espèces plantées (charme, chêne, orme au lieu des marronniers et hêtres), à introduire des rosacées (merisier, arbres fruitiers), à planter des haies écologiques associant plusieurs espèces arbustives ou encore, à privilégier des graminées, moins gourmandes en eau que des tulipes par exemple. À une échelle plus fine, la ville plante certains pieds d’arbres et/ou les recouvre d’écorces pour contrôler des problèmes de stagnation d’eau. Enfin, là où la végétation pousse spontanément, pour bannir les produits phytosanitaires, nous semons du gazon, des vivaces ou des graminées. L’idée étant de réintroduire le végétal en ville, pour redessiner et maitriser l’écoulement des eaux.

Des plantes mellifères en plein centre-ville

Dans le centre-ville, l’enherbement est privilégié. Quand une construction ou une réhabilitation de bâtiment est programmée, une place est réservée aux espaces verts : là encore, pour accroitre la perméabilité des sols tout en proposant un lieu de vie plus agréable pour les habitants. Au-dessus du parking de l’hôtel de ville, une flore variée, avec notamment des espèces mellifères, a été implantée… de même que des ruches. La ville de Dieppe peut se targuer de produire du miel.