L'interprofession des semences et plants
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À Vendôme, des trottoirs végétalisés pour améliorer la qualité de l’eau

Juillet 2017

Depuis l’arrêt des pesticides en 2009, la ville de Vendôme dans le Loir-et-Cher teste les meilleures méthodes alternatives. Elle va évaluer l’enherbement des trottoirs cet automne. Des mélanges de semences adaptés sont désormais disponibles pour les collectivités. Une pratique qui contribue au verdissement des villes.

La ville de Vendôme s’est de longue date engagée dans un entretien raisonné de ses espaces verts. Les actions de réduction des phytosanitaires ont démarré tôt, en 2001, pour aboutir à l’arrêt complet en 2009. Depuis cette date, les services municipaux n’utilisent plus de produits phytosanitaires dans les parcs, jardins de la ville et les rues. « Toutes les eaux pluviales se déversent dans le Loir qui traverse la commune,explique Christophe Candat, directeur des espaces verts de Vendôme. Il y avait déjà de forts problèmes de pollutions aux pesticides dans l’eau, avec notamment la présence de dérivés du glyphosate utilisé alors comme désherbant. Nous ne souhaitions pas en rajouter »

 

L’enherbement des trottoirs répond aux exigences des villes d’un point de vue environnemental et économique

Un enherbement maîtrisé

La démarche « zéro pesticides » impose aux équipes municipales de trouver des pratiques alternatives simples et efficaces. Elles vont tester à l’automne l’enherbement des trottoirs. « Avant, nous réalisions au moins un désherbage chimique par an, souvent suivi d’un rattrapage, poursuit Christophe Candat. Avec l’arrêt des pesticides, nous avons d’abord décidé d’utiliser des brûleurs et des débrousailleuses pour venir à bout des mauvaises herbes. » La pratique génère des contraintes : les débroussailleuses électriques nécessitent d’employer deux saisonniers à temps plein, de juin à septembre. « L’idée est de conserver un enherbement maîtrisé sur les 60 kilomètres de trottoirs sur une base à dominante calcaire que compte la ville, explique le directeur des espaces verts. Le semis et l’entretien, qui consiste à réaliser deux à trois fauches par an, s’avèrent assez simples. » Pourtant, une première expérimentation avait été tentée en 2009, avec différentes graminées dont la fétuque ovine qui est apparue la plus intéressante. Mais l’expérimentation a été stoppée à cause de plaintes de citoyens. « À l’époque, les jardiniers étaient réticents à semer sur du calcaire, reconnait Christophe Candat. Nous avions donc implanté les graminées sur un lit de terreau, ce qui a provoqué des ornières dans les trottoirs sur lesquels les riverains stationnaient. » Toutefois, les résultats étaient au rendez-vous en termes de maitrise de l’enherbement.
Les services techniques sont prêts à reprendre l’expérience. Ce qui a changé ? Une offre de semences adaptée à leur problématique.

 

Une offre large des semenciers

Christophe Candat, directeur des espaces verts de Vendôme

« Pour répondre à la forte demande des collectivités engagées dans le zéro pesticides, les semenciers proposent désormais un large panel de solutions pour l’enherbement de ces surfaces », indique-t-il. Les équipes vont évaluer la qualité de plusieurs mélanges, en les semant directement sur le calcaire. Parmi les choix de la ville, une composition de pâturin rampant, ray-grass, fétuque ovine et fétuque rouge. Le mélange doit posséder plusieurs atouts : s’installer rapidement, germer sur des terrains difficiles comme le calcaire, être résistant à la sécheresse, n’être pas trop poussant pour éviter de tondre trop souvent. Reste à savoir si les citoyens seront cette fois ci en accord avec la pratique proposée ? « J’en suis convaincu car nous avons éliminé la cause de l’insatisfaction. Et l’enherbement des trottoirs contribue au verdissement des villes », assure Christophe Candat.