L'interprofession des semences et plants
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Répondre aux attentes des consommateurs

L’agriculture doit non seulement nourrir une population croissante, mais répondre aussi aux exigences des consommateurs. La recherche variétale améliore les qualités gustatives des plantes cultivées et leurs qualités nutritionnelles, mais aussi leur conservation et leur transformation.

Améliorer les qualités gustatives des plantes cultivées

Le goût est un critère essentiel pour le consommateur. Les sélectionneurs ont pris ce paramètre en compte dans leurs programmes de recherche. Les exemples d’espèces bénéficiant d’un goût plus apprécié par les consommateurs aujourd’hui qu’il y a vingt ans sont nombreux…

  • L’apparition de nouvelles variétés de melon dans les années 1960-1970 a été une petite révolution. Les melons issus des anciennes variétés (Sucrin de Tours, Cantaloup de Bellegarde, etc.) pouvaient être aussi bien délicieusement sucrés que totalement insipides. En effet, ces variétés étaient très sensibles aux conditions climatiques. Les sélectionneurs ont donc cherché à obtenir des melons dont la qualité soit plus homogène.
  • La sélection variétale a permis d’obtenir des endives beaucoup moins amères qu’autrefois. L’endive d’aujourd’hui, plus douce, convient à un plus grand nombre de consommateurs.

Améliorer les qualités nutritionnelles des plantes

Les consommateurs sont également devenus très exigeants sur le plan des qualités nutritionnelles des aliments. Or, celles-ci peuvent être améliorées par la sélection. Ainsi, le tournesol, dont la culture s’est développée en Europe occidentale dans les années 1960, a vu ses qualités nettement améliorées en un demi-siècle : ses graines contiennent désormais 55 % d’huile, un taux plus faible en acides gras saturés et une plus forte teneur en vitamine E.

Les sélectionneurs s’attachent également à améliorer la qualité des aliments destinés aux animaux d’élevage. Ils travaillent, par exemple, à améliorer la digestibilité de la fétuque élevée et du dactyle, deux espèces couramment utilisées dans les prairies du fait de leur rusticité et de leurs propriétés de résistance à la sècheresse et aux maladies. Ils s’intéressent également aux associations fourragères pour la création de mélanges composés de plantes se complétant bien sur le plan nutritionnel et adaptées à la production de foin riche en fibres.

Allier critères de goût et de conservation des produits récoltés

La recherche d’un meilleur goût n’est pas le seul critère de recherche des sélectionneurs. Le critère de conservation est bien souvent tout aussi essentiel pour le consommateur, car la vie citadine fait qu’on ne cuisine pas toujours ses légumes le jour où on les achète. Aujourd’hui, les sélectionneurs créent des variétés qui réunissent les deux critères.

Ainsi, les premières variétés de tomate cerise créées par les sélectionneurs se conservaient bien mais manquaient de goût. Elles ont été depuis remplacées par des variétés sucrées qui ont aussi pour avantage de résister à des temps de transport élevés.

Améliorer la transformation des récoltes

La qualité technologique est une composante importante de la qualité d’une semence. Elle se rapporte à l’aptitude des produits de récolte à subir des processus de transformation, notamment dans l’industrie agroalimentaire. Pour les céréales, cette qualité réside en grande partie dans la composition du grain.

De même, l’aptitude de l’orge destinée à la malterie est liée à plusieurs critères, tels que la teneur en enzymes, la concentration en sucres, la proportion des différents types d’amidon.

Amélioration variétale : de multiples critères à prendre en compte

Les attentes en matière d’amélioration variétale diffèrent d’un public à un autre. En effet, les critères clés ne seront pas les mêmes pour des agriculteurs, des consommateurs, des industriels ou des distributeurs de la filière légumes.

  • Les agriculteurs sont en demande de variétés dont les caractéristiques agronomiques sont élevées : rendement, résistance aux maladies et à la sécheresse, précocité, facilité de récolte, etc.
  • Les industriels qui transforment les légumes recherchent des variétés se calibrant facilement et dont l’aspect ne change pas avec la transformation.
  • Les distributeurs prennent en compte d’autres critères, tels que la qualité de conservation, la résistance au temps de transport, l’aspect ou le prix.
  • Les consommateurs veulent des légumes présentant des bonnes qualités gustatives et nutritionnelles.

Photo haut de page : © SEMAE / Yves Lanceau