L'interprofession des semences et plants
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Les acteurs de la filière semences et plants

Les acteurs de la filière des semences et plants sont tous étroitement liés. Ils forment les différents maillons d’une chaîne allant de la création des variétés à l’utilisation des productions végétales qui en sont issues.

Entreprises de toutes tailles, utilisateurs individuels ou agriculteurs, on peut les regrouper en sept univers, classés en ordre chronologique d’apparition dans la filière (illustré ici sur l’espèce lin).

1. Les entreprises de création variétale

Au départ de toute la filière, elles créent de nouvelles variétés et en produisent les semences des premières générations. Ce travail, réalisé dans des champs, des laboratoires et des serres, leur permet de créer plus de 450 nouvelles variétés par an, toutes espèces confondues.

Elles sont au nombre de 69 en France. Implantées partout sur le territoire, ce sont très majoritairement des PME et des TPE (près de la moitié d’entre elles ont un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros), qui investissent en moyenne 11% de leur chiffre d’affaires dans la recherche et le développement (moyenne des entreprises en France : 2% !).

Essai de sélection de lin fibres – © SEMAE

2. Les agriculteurs-multiplicateurs

Ils sont 17.900 à produire des semences dans leurs champs à partir des semences fournies par les entreprises de production.

Ils sont essentiellement implantés dans 5 grandes régions productrices de semences (Centre-pays de Loire, Nord-bassin parisien, Sud-Ouest, pourtour méditerranéen et couloir Rhodanien), mais on en retrouve dans tous les départements français.

D’une très grande technicité pour maîtriser les spécificités agronomiques d’une parcelle de multiplication de semences, ils assurent ainsi quantitativement et qualitativement la production de semences en France sur près de 400.000 hectares.

Contrôle d’une parcelle de multiplication de lin fibres – © SEMAE / Benoît Laffineur

3. Les entreprises de production de semences

Elles ont en charge le nettoyage, le traitement, le conditionnement et la commercialisation des semences produites dans les champs des agriculteurs multiplicateurs, avec qui ils passent des contrats de production. Elles ont donc des outils industriels très technologiques et performants pour assurer le respect des normes qualitatives et la sécurité des semences commercialisées. Au nombre de 240, ce sont des coopératives et négoces agricoles de toute taille, et qui assurent un très fort maillage territorial.

Outre ces entreprises, plus d’une centaine de trieurs à façon préparent les semences pour permettre à l’agriculteur de semer l’année d’après ses propres semences. Gage d’autonomie, ces semences sont triées et traitées à la ferme grâce à une station mobile.

Usine de semences de lin ; Passage à la table densimétrique – © SEMAE / Michael Adelo

4. Les distributeurs

Ils ont en charge la vente des semences et plants, matériels de reproduction des végétaux, destinés à tous les utilisateurs professionnels ou non, et le conseil afférant sur ces matériels (pour les produits phytopharmaceutiques, des règles spécifiques s’appliquent).

On retrouve parmi eux de nombreuses structures agricoles (coopératives et négoces) en charge de la vente des semences aux agriculteurs et professionnels des espaces verts. La vente aux particuliers et jardiniers amateurs est, elle, essentiellement assurée par les jardineries et grandes surfaces de bricolage.

Big-bags de semences certifiées de lin – © SEMAE / Benoît Laffineur

5. Les utilisateurs de semences

Les agriculteurs, à partir des semences achetées, ou produites à la ferme, cultivent et produisent des plantes destinées à la consommation humaine, animale ou à des usages industriels. Ils sont 389.000 en France.

Les jardiniers amateurs sont aujourd’hui 16,5 millions en France à semer, à produire ou à troquer essentiellement fleurs, légumes et gazons pour l’agrément ou pour le plaisir de consommer ses propres productions.

Les professionnels des espaces verts utilisent aussi de nombreuses semences afin d’embellir les communes, parcs, jardins et terrains de sport.

Agriculteur observant sa parcelle de lin fibres au stade plantule – © SEMAE / Pascal Legrand

6. Les utilisateurs industriels

Ils ont en charge la transformation de nombreuses productions agricoles pour faire d’autres produits tels que de la farine, du sucre, des pâtes, des huiles, des aliments pour les animaux, mais aussi et plus en plus des produits non alimentaires comme des tissus, du carburant, des matériaux écologiques, etc.

Intéressés au premier chef par les qualités technologiques, organoleptiques ou environnementales des variétés dont sont issus les productions qu’ils transforment, ils sont naturellement impliqués dans la filière.

Usine de teillage du lin fibres – © SEMAE

7. Les centres de conservation des ressources phytogénétiques

Les sélectionneurs privés et publics, mais aussi des associations conservent des ressources génétiques qui, à travers de nombreux réseaux et centres, permettent le maintien de milliers de variétés de grande valeur locale et patrimoniale. Ces centres, répartis sur différents territoires en France, ont pour objectif de retrouver, conserver et faire perdurer les variétés anciennes ou dotées d’une valeur patrimoniale.

La conservation du vivant n’est pas une activité statique, généralement, les variétés sont replantées dans des vergers ou jardins conservatoires pour s’assurer que les semences germent toujours. D’autres semences peuvent aussi être conservées en chambres froides. On gère ainsi des anciennes variétés locales, des cultivars, des espèces sauvages apparentées, utilisées par les chercheurs, les sélectionneurs, et les utilisateurs (CIRAD, IRD, INRAE, semenciers, jardiniers amateurs…).

Illustration haut de page : © SEMAE